Une sortie musclée contre le pouvoir
L’opposant Jean-Marc Kabund, président du parti Alliance pour le Changement, a lancé un avertissement frontal ce mercredi 23 avril à l’adresse du chef de l’État Félix Tshisekedi et de son gouvernement. Dans une déclaration à la presse, il accuse l’exécutif de préparer un “bradage des ressources minières” au profit des Américains, sous couvert de recherche de paix dans l’est du pays.
« Nous mettons le président Félix Tshisekedi et son gouvernement en garde contre toute tentative de brader nos richesses minières auprès des Américains, sous prétexte de ramener la paix à l’Est du pays. »
Kabund dénonce un « deal dangereux »
Selon Jean-Marc Kabund, la souveraineté minière de la RDC serait compromise par des négociations opaques avec des multinationales américaines, en contrepartie d’un soutien diplomatique et sécuritaire dans le conflit contre le M23.
Il évoque une « stratégie de dépendance » qui, selon lui, ne ferait que reproduire les schémas néocoloniaux en privant le peuple congolais des bénéfices tirés de son sous-sol.
Silence radio du gouvernement
Ni la présidence, ni le ministère des Mines n’ont, pour l’instant, réagi à cette déclaration. Mais en coulisse, certains analystes affirment que des accords de coopération minière sont effectivement en cours de discussion avec des partenaires occidentaux, notamment pour sécuriser l’approvisionnement mondial en cobalt, lithium et coltan, stratégiques pour la transition énergétique.
Une opposition de plus en plus offensive
Cette sortie de Kabund s’inscrit dans une radicalisation du discours de l’opposition, alors que le climat politique se tend autour de la gestion du conflit à l’Est, des soupçons de corruption, et des tensions entre institutions.
Avec cette posture, Kabund cherche aussi à se repositionner dans le paysage politique post-élections, en se présentant comme défenseur des intérêts économiques nationaux face aux influences étrangères.