Un ex-Premier ministre qui dit stop
L’ancien Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo a annoncé sa décision fracassante de ne plus comparaître devant la Cour constitutionnelle. Cette prise de position radicale intervient alors qu’il était poursuivi pour des affaires de détournement de fonds publics, notamment liées au tristement célèbre projet du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Dans une déclaration transmise à la presse, Matata affirme que les conditions d’un procès équitable ne sont pas réunies, dénonçant une instrumentalisation politique de la justice.
Une rupture avec la justice que Matata juge « illégitime »
Depuis plusieurs mois, Matata Ponyo multipliait les critiques contre la Cour constitutionnelle, contestant sa compétence à juger un ancien Premier ministre, étant donné qu’il n’exerce plus aucune fonction institutionnelle. Ses avocats avaient déjà soulevé des exceptions d’incompétence, rejetées par la haute juridiction. Mais cette fois, Matata ne fait plus dans la demi-mesure : il boycotte carrément le reste de la procédure, estimant que son dossier est désormais politique, et non plus juridique.
Une décision à haut risque… et à forte portée politique
Ce retrait retentissant pourrait bien avoir des conséquences lourdes. En refusant de comparaître, Matata s’expose à des poursuites plus sévères, voire à des mandats d’arrêt. Mais dans l’opinion publique, cette posture pourrait également renforcer l’image d’un homme traqué pour ses ambitions politiques, lui qui se positionne depuis des années comme un opposant sérieux au pouvoir en place. La balle est maintenant dans le camp de la Cour constitutionnelle… et du pouvoir exécutif.