Le PPRD mis à l’arrêt par le gouvernement
Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila, vient d’être suspendu de toutes ses activités sur le territoire congolais. C’est ce qu’a annoncé le ministère de l’Intérieur, dans une décision qui fait déjà trembler le paysage politique national. Le gouvernement accuse le parti d’entretenir une complicité passive avec l’agression rwandaise à l’Est du pays, dans un contexte de tensions régionales particulièrement vives.
Le spectre de la haute trahison ?
Dans sa communication officielle, le ministère évoque des faits graves justifiant la saisie immédiate de la Cour constitutionnelle, sans préciser le contenu exact des éléments à charge. Toutefois, le nom de Joseph Kabila, ancien chef de l’État (PR04) et sénateur à vie, est cité comme potentiellement impliqué dans cette « complicité passive » avec les agresseurs présumés de la RDC. Une situation qui pourrait déboucher sur une procédure judiciaire ou constitutionnelle inédite, et relancer les tensions entre l’ancien régime et l’actuel pouvoir.
Un appel à l’unité nationale… ou une manœuvre politique ?
Dans son communiqué, le ministère de l’Intérieur appelle les partis politiques à défendre la souveraineté et l’unité du pays face aux menaces extérieures. Mais pour de nombreux observateurs, cette suspension du PPRD intervient dans un timing trop parfait, quelques jours après le retour remarqué de Kabila à Goma et alors que l’opposition semble vouloir se réorganiser. Cette décision est-elle dictée par la sécurité nationale ou par des intérêts politiques à court terme ? Une chose est sûre : la scène politique congolaise s’apprête à vivre un véritable séisme.